Abdelkader Haliche, artisan cirier zéro déchet de Roubaix connu sous le nom de VAKOG, a mis en place un système révolutionnaire de chauffage à la bougie, durable et solidaire. Le but : chauffer à moindre coût à partir de bougies chauffe-plat et de matériaux de récupérations.
Le Kanoun, comment ça marche ?
L’objet est composé de deux pots en terre cuite renversés et emboités maintenus par deux soucoupes, également en terre cuite et une tige en métal. La structure permet ainsi de créer un système de chambre à air entre les deux pots en terre cuite de différentes dimensions. L’air entre par en-dessous, chauffe grâce aux bougies et remonte ensuite le long des pots avant de se dissiper par le haut en dégageant de la chaleur, à travers les trous perforés.
Ce système, similaire à celui des cheminées à briques réfractaires libère la chaleur accumulée dans les pots. Avec cinq bougies chauffe-plats, il ne faut pas plus de 15 minutes pour que la température à la surface du pot dépasse les 90 degrés. Il faut 5 à 6 heures avant que les bougies ne se consument complètement et, avec la chaleur accumulée grâce à la terre cuite même après extinction des bougies, le kanoun peut diffuser de la chaleur pendant presque 8 heures sans interruption. Avec un rayon d’action d’environ 50 cm le kanoun est idéal pour se chauffer les mains et le corps comme avec un chauffage radiant.
« Le Kanoun, brasero de mon enfance… »
Elevé dans les montagnes d’Algérie, Abdelkader Haliche s’est inspiré des braises que lui et sa famille utilisaient pour se réchauffer à la nuit tombée. « Les nuits étaient froides et nous n’avions pas toujours de l’électricité. Alors nous utilisions les braises de la cheminée que nous mettions dans des vasques en terre cuite pour continuer à se réchauffer une fois le feu éteint. C’est de là que m’est venue l’idée de combiner des bougies et des pots en terre cuite ». Cependant, notre artiste cirier ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : « J’ai l’intention d’améliorer ce prototype avec différents designs en fonction des situations d’usage. Nous travaillons actuellement avec un designer pour concevoir un prototype fonctionnant à partir de matériaux de récupération comme des briques par exemple, beaucoup plus faciles à trouver dans la région ».
Le Kanoun, pour qui ?
Si beaucoup de publics sont intéressés par les avantages qu’apporte le Kanoun, Abdelkader Haliche souhaite avant tout venir en aide aux plus démunis. « C’est vrai que le kanoun pourrait être utile pour les artisans, les commerçants qui font les marchés, les ouvriers du BTP ou même les entreprises… Mais notre priorité par ce froid est de venir en aide aux sans-abris et aux personnes en grande précarité ». L’artiste cirier recherche donc des associations, des partenaires institutionnels et privés pour partager son savoir-faire sous la forme d’ateliers de fabrication.
Cependant, tout le monde peut faire partie de ce beau projet ! « Nous avons mis en place un système de « bougies suspendues », c’est-à-dire que nous offrons la possibilité à nos clients d’acheter des bougies en plus qui seront données par la suite à des personnes n’ayant pas les moyens de s’en offrir ».
Adresse
2, Rue de Wasquehal
59100 - Roubaix